Revenir de 5 jours de retraite en silence en pleine conscience. Laisser s'évaporer les effluves d'une formidable expérience. Revenir au quotidien. Le défi? Ramener "tout ça" dans mon quotidien.
Retour sur cette retraite silencieuse qui restera un moment incontournable de mon existence.
5 jours d'immersion dans un lieu qui incarne à lui-même la bienveillance. Des chemins, des sentiers, des coins, des bancs, des étendues d'herbe, des chaises longues...Tout invite à se poser (se déposer) là, en pleine conscience, dans la nature automnale. Tout était en accord pour nous faire écarquiller les yeux !
D'abord une grande émotion : celle du manque. Ma famille, mon mari, mon fils n'étaient pas là, tout près. Il fallait déjà trouver en moi les ressources pour n'exister que par moi-même. Sans lien. Sans relation à l'autre. D'autant que nous avons été plongés dans le silence aussitôt arrivés! Il y a eu aussi la recherche d'occupations. De lieu réconfortant, cocooning...
Et puis cette parenthèse (qui a duré longtemps) où je me suis trouvée. Mes sens exacerbés me dictaient de profiter, de prendre le temps, de respirer, de penser à moi, à mon corps... Ce fut formidable. Une rencontre avec mon être profond. Face au silence, j'ai puisé dans mes ressources pour -méditer, -marcher, -regarder, -sentir, -"introspecter", -regarder, -manger, -me nourrir de l'environnement et du calme...
J'ai beaucoup appris sur moi une fois le masque des apparences retiré. Je me suis sentie bien dans mon corps, libre de tout regard critique des "autres". Je me suis sentie libre de me mouvoir à ma guise. Je me suis sentie libre de méditer à MA façon, dans MA posture, en suivant MES besoins. Je me suis sentie libre de toute obligation. Je me suis sentie libre de dire non. Je me suis sentie libre d'écrire, de dessiner, de randonner, de m'arrêter, de photographier.
Une liberté tellement salvatrice !
Et puis il y a eu la phase de fin de retraite, celle pendant laquelle tu fais le point. Celle pendant laquelle tes méditations ont une saveur lourde de sens. Celle des prises de conscience. Et en même celle du retour aux contraintes, aux responsabilités, aux projets, à la tornade des activités. C'est à ce moment-là que l'on touche du doigt notre retour à la "vraie" vie. Et c'est à peine à ce moment que nous commençons à effleurer la connaissance de soi.
Enfin, le retour à la réalité, dans la voiture, lorsqu'on entend à la radio ces mots qui écorchent nos êtres : confinement, virus, pandémie, attentats.. Le retour fut brutal. Choquant. Absurde aussi.
Depuis, ma vision des choses se modifie petit à petit, revenue avec une intention bien précise :
SLOW LIFE
Ralentir
Ce fut une expérience inoubliable, dans un lieu austère et à la fois si généreux.
Bien sûr, je passe sous silence toutes les ressources que j'ai pu expérimenter et emmagasiner en terme de méditation. A nouveau, la pleine conscience a été un tremplin pour me connaître davantage. J'ai beaucoup appris. Et je suis prête à partager ce qui m'a marqué, les nouvelles méditations, les prises de conscience, les outils "derniers cris"... Et surtout le bien-être de méditer à sa façon.
Et imaginez la chance que j'ai eu de méditer dans un tel endroit. Plusieurs heures de méditation par jour dans un lieu chaleureux, fait de lattes de bois, réchauffé par nos va-et-vient et par ce poil à bois. Un nid dans lequel on retrouve notre être intérieur.
Je vous livre un court écrit qui a filé sous l'encre de mon stylo après une méditation salvatrice :
Je me sens libérée du poids de la culpabilité lorsque je pense ne pas prendre assez de temps pour ma famille, en particulier mon fils.
Je me sens libérée du carcan du temps où tout passe trop vite, instants pendant lesquels nous écourtons les bons moments par peur d'être fatigués (ou par fatigue).
Je me sens libre de ne pas réponde, là de suite, de planifier, de programmer, de solutionner. Mon esprit est bien plus libre. Il n'est pas vide de sens il est plein de bon sens. Mon temps est parsemé d'activités qui me sont chères et qui me font du bien.
Je me sens exister sans le poids accusateur, sans le jugement...
Je me sens apaisée sans les tensions, les bavardages inutiles, les justifications..
J'existe, il y a de l'espace en moi pour m'ouvrir à ma créativité.
Être seule face à moi-même c'est répondre à ses propres besoins et non d'être malmenée par ceux des autres.
Prendre conscience du confort de vie au quotidien, de la chance qu'on a mais décider que cette vie s'accompagnera de plus de douceur et de temps.
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